Fukushima : L’ÉCHELLE FINANCIÈRE DU NUCLÉAIRE, par François Leclerc

Billet invité

Les échelles de l’industrie électro-nucléaire sont multiples.

Quarante ans sont ainsi prévus pour les opérations de démantèlement de la centrale de Fukushima-Daiichi, puisqu’il fallait bien annoncer un calendrier. Celui-ci est donné sans garantie, étant donné les inconnues et défis titanesques de l’opération, tandis qu’une autre échelle se révèle progressivement : celle des coûts financiers de la catastrophe.

Tepco, l’opérateur privé de la centrale, va devoir non seulement assumer les coûts de ce démantèlement, mais également ceux du dédommagement des victimes et de la compensation par d’autres moyens de l’arrêt de la quasi intégralité de ses réacteurs nucléaires.

Dans l’immédiat, Tepco fonctionne grâce à des avances financières du Fonds de versement des indemnités pour les dégâts nucléaires, mis en place par l’État. 8,7 milliards d’euros ont déjà été débloqués, mais Tepco – qui en avait réclamé 10 milliards – demande maintenant 16,7 milliards d’euros. Les experts considèrent que 42,5 milliards d’euros devront être versés à ce titre d’ici à 2013, un montant déterminé sur la base d’estimations contradictoires. Il pourra être augmenté au fur et à mesure que sera délimité la future “zone interdite” qui affecte actuellement 80.000 Japonais déplacés.

Avec le démantèlement des réacteurs et le financement des coûts de la catastrophe, c’est le troisième enjeu. Les autorités japonaises ont l’intention de substituer trois nouvelles zones à l’actuelle zone d’un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale, qui a été totalement évacuée de ses habitants. Elles devront tenir compte des niveaux de radioactivité : celle-ci est variable, fonction de la direction des vents et des précipitations, et ne doit plus désormais augmenter en raison des travaux effectués sur le site, est-il affirmé.

Une première zone qualifiée de “préparation au retour”, où le niveau des radiations est inférieur à 20 millisieverts par an, sera en priorité décontaminée, en arasant la terre et en coupant les arbres, puis en remettant en état les infrastructures. Des opérations très onéreuses dont le calendrier n’a pas été déterminé. Une seconde zone, dite “d’habitat limité”, sera délimitée, où les radiations sont actuellement entre 20 et 50 millisieverts par an, qui pourra ensuite connaître le même traitement. Enfin, une zone “de retour difficile” sera dans les faits déclarée inhabitable pour une ou plusieurs décennies, le gouvernement envisageant de racheter les terres des paysans.

On admirera le soin qui a présidé à la dénomination de ces zones, en constatant que les coûts afférents à ces nouvelles opérations n’ont pas été officiellement chiffrés, pas plus qu’il n’a été précisé qui, de l’État ou de l’opérateur, les prendrait à sa charge.

Afin de financer les opérations à sa charge, l’opérateur a présenté au gouvernement un plan de restructuration sur dix ans, aboutissant à des diminution de 26 milliards d’euros de ses coûts, ainsi que de ventes d’actifs, pour un montant de 6,9 milliards d’euros. Mais cela ne permettra pas de tout financer. D’autant que les avances de l’État sont dans l’état actuel des choses remboursables. Yukio Edano, le ministre de l’industrie, a donc à nouveau évoqué la possibilité d’une nationalisation, qu’il a présenté comme “provisoire”. Il serait question que l’État prenne indirectement le contrôle des deux tiers de l’opérateur, à la faveur d’une augmentation de capital.

A l’arrivée, le coût global de la catastrophe sera sans nul doute pris en charge par la collectivité, car il n’est pas dans les moyens de l’opérateur d’y pourvoir. Cette dimension-là n’est pas moins alarmante que les autres, présentant sous un jour moins idyllique qu’il est d’usage les bienfaits de l’électro-nucléaire.

95 réponses sur “Fukushima : L’ÉCHELLE FINANCIÈRE DU NUCLÉAIRE, par François Leclerc”

    1. …pas clair, en effet.
      D’une part, la radio-activité en Bq/kg n’est pas énorme (préoccupante dans l’arrondissement de Kita, tout de même), d’autre part… on retrouve quand même ce radio-nucléide à demi-vie courte (8 jours) !
      Dernier reste, reconcentré dans les stations d’épuration, des énormes quantités déversées en mars ? résidus d’hôpitaux (patients radiotraités) ? bouffées « critiques » à Fuku ? …un peu de tout ça ?

      1. @ Nerima-kun,

        Bonjour,

        Connaissez-vous des citoyens, des élus du XIXe arrondissement de Paris ?

        Le lien ci-dessous devrait les intéresser..parmi d’autres !

        http://www.netoyens.info/index.php/contrib/24/12/2011/chroniques-anti-nucleaires-cherche-editeurs-courageux-pour-une-culture-libre

        http://www.facebook.com/pages/Les-amis-de-M-Odome/281474631883236

        Japan reopening nursery school, only 25km away from the crippled nuclear plant
        http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=t0sIHJy3tAg

      2. Oui, Jérôme, je connaissais les liens que vous donnez et ce qu’ils décrivent, mais merci pour les autres !

  1. Mr François Leclerc, encore merci pour vos billets.
    (Sauf pour « celle-ci ayant dépendu de » dépanti, dépanpa? naaan… ayant varié selon…)

    40 ans c’est suffisamment loin pour paraitre presque possible, même si on (je) sais déjà que ce sera beaucoup plus long et probablement jamais, faute de moyens, à la fois techniques et financiers.

    Curieuse coïncidence ce parallèle entre le déni de l’impossibilité de sauver ce qui est contaminé au Japon que les autorités tentent de cacher par des annonces de décontamination irréalistes, et le déni de la casse définitive du moteur de la croissance économique que les autorités tentent de se cacher à coup de centaines de milliards fabriqués pour l’occasion.

    Taux 1 an de l’Italie en hausse vers 7%.
    Taux 1 an de la Hongrie en hausse vers 7,5%.
    Achats de Noel en baisse de 20% en Italie par rapport à 2010.
    Achats de Noel en baisse de 30% en Grèce par rapport à 2010, qui n’avait pourtant pas été brillant.
    Achats de Noel (sur 2 mois) en baisse de 6% aux USA.
    Dépôts nocturne à la BCE en forte hausse.
    L’inflation pointe son nez un peu partout malgré la récession, l’objectif des 2% de la BCE est bien enfoncé et ce n’est qu’un début puisque les outils habituels sont utilisés à l’envers pour tenter de limiter la récession.
    Certaines banques et grosses entreprises prennent des mesures comptables pour pouvoir facturer en anciennes devises « au cas où » (l’euro disparaitrait).

    Combien de semaines et de mds faudra-t-il encore à la BCE pour baisser les bras et lâcher quelques grosses banques?
    Et ne parlons pas de l’Espagne.

    1. « Curieuse coïncidence ce parallèle entre le déni de l’impossibilité de sauver ce qui est contaminé au Japon que les autorités tentent de cacher par des annonces de décontamination irréalistes, et le déni de la casse définitive du moteur de la croissance économique que les autorités tentent de se cacher à coup de centaines de milliards fabriqués pour l’occasion. »

      Ce n’est pas une coïncidence, mais les différentes facettes d’une même déviation industrielle :

      – Impasse de l’accumulation nucléaire
      – Impasse de l’accumulation de CO2
      – Impasse de l’accumulation de déchets, effluents, polluants
      – Impasse de l’accumulation de la dette

      Nos dominants sont de grands producteurs.

      Pour s’exonérer, ils pointent l’individu, acteur en dernier ressort, comme l’assassin accuserait la main qui appuie sur la détente.
      1970, 17 000 morts par an en France du fait le la folie explosion automobilisante : « Ah, ce que les gens sont dangereux, au volant ! » « C’est la fatalité ! » « Va où tu veux, meurs où tu dois ! »

      Delphin

      1. rappelons aussi que chaque Kwh d’électricité nucléaire produit aujourd’hui entre139 et 230 gr de CO2 et qu’il en produira plus du double dans quelques années, lorsque les gisements d’uranium (il y en a pour 65 ans) seront de plus en plus difficilement exploitables.
        (Fondation suisse de l’énergie)

      2. Thorium : plusieurs choses pas claires:
        – plusieurs procédés en concurrence (par exemple un projet d’études en Belgique qui ne fait pas appel aux sels fondus et comporte une variante critique)
        – le temps qu’il faudrait pour industrialiser la filière (même si les projets « sels fondus » sont clairement beaucoup moins aléatoires que la fusion et l’expérience Iter à Cadarache)
        – les déchets (il y a forcément des déchets mais on évite d’en parler.)

  2. Top Japan official: Very strong possibility there is nuclear fuel outside containment vessel

    Goshi Hosono, Minister of State for the Nuclear Power Policy and Administration (Nuclear Accident Minister) with translator

    Recorded Dec. 19, 2011

    Transcript Summary

    In regard to where the nuclear fuel might be there are 3 possibilities:
    Possibility 1: In pressure vessel
    Possibility 2: In containment vessel
    “The third possibility is it [nuclear fuel] might have worked it’s way out through the containment vessel and be underneath it” […]
    “In regard to that third possibility that some fuel may have worked its way out of the containment vessel and gone underneath it, I think there’s a very strong possibility…we think there is a strong possibility that some fuel is in that location as well.”

    http://enenews.com/top-japan-official-very-strong-possibility-nuclear-fuel-containment-vessel-reactors-video

    1. @ Bossuet,

      Bonjour,

      Catastrophes au Japon : un rapport accuse Tepco et les autorités
      http://www.youtube.com/watch?v=xDYqpev_kiU&feature=youtu.be
      «  »
      Publiée le 27 déc. 2011 par BFMTV

      Un groupe d’experts mandatés par le gouvernement japonais met en cause le manque de préparation et d’organisation de la société Tepco et des autorités face à l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima provoqué par le séisme et le tsunami du 11 mars dans le nord-est du Japon.
      «  »
      http://lesveilleursdefukushima.blogspot.com/

      Belle journée..

  3. Cadeau de Noël :
    « A l’arrivée, le coût global de la catastrophe sera sans nul doute pris en charge par la collectivité, car il n’est pas dans les moyens de l’opérateur d’y pourvoir. »…Enfin d’y ci à 40 ans, nous serons tous morts, assurément…ou encore assuré ment.

  4. coucou,
    privatisation des benefices, socialisation des pertes, c’est ce que j’avais pensé lors de la privatisation de EDF.
    Un retour au moyen age; les seigneurs prelevent leur dime .
    Pour les reste, voyez mes gens !

    Bonne journée

    Stéphane

    PS: merci au correcteur pour la correction « prospere youp la boum ». Je ne suis pas trés brillant en orthographe, mais celle la etait balaise !!!!

  5. A l’occasion d’un récent apéro un peu trop arrosé, une conversation du même tonneau s’est tenue avec qq copains.

    En gros, il s’agissait d’imaginer les conséquences d’un accident nucléaire majeur à la centrale de Marcoule (dans le Gard où j’habite) ou à Tricastin (limitrophe)

    Hypothèses : 5-6 millions de personnes à évacuer en aval du Rhône (dont Marseille !)
    Estimation financière pour déplacement et indemnisation des populations : 900 milliards d’euros (soit 150.000 € par habitant déplacé).

    A la fin de l’apéro, nous nous sommes quittés avec la question : qui pourrait payer une telle somme ? EDF+AREVA ? L’Etat Français ? les Assurances ?

    Ouf, tout ceci n’était qu’une discussion de comptoir !!! Cela n’arrivera jamais !!!

    1. C’est pour cela que dans aucun pays , les centrales ne sont assurées…
      C’est le contribuable qui assure, c’est a dire qu’un accident c’est pour sa pomme.
      S’il y a des japonais qui viennent ici:
      Arretez de rever les gars, vous ne serez jamais remboursé.
      Et on va vous dire de vous estimer heureux d’etre encore en vie…

      Encore une parenthése: Il paarit que le nucléaire a un avenir!
      Remarquez bien: le marchés n’a rien à perdre en vous vendant des armes pour vous suicider ou vous entretuer…
      Il y en plein qui ont fait fortune en 14-18 et 39-45.
      Vous voulez les noms?
      Ben il suffit de lire Bottin Mondain…

  6. Bonjour,

    Est-ce que le coût, dans le cas plus simple(?) du démantèlement et du nettoyage d’un réacteur parvenu sans incident en fin de vie, a été sérieusement chiffré?

    Si oui, est-ce que cette somme est provisionnée d’une quelconque manière pour chacun des réacteurs actuellement en service, et est-ce que le ce que l’on nous présente comme le prix de revient du kW nucléaire en tient compte?

    Je crois que non mais je ne suis pas certain.

    Je crains que même sans catastrophe le bilan économique soit parfaitement déplaisant.

    1. « Est-ce que le coût, dans le cas plus simple(?) du démantèlement et du nettoyage d’un réacteur parvenu sans incident en fin de vie, a été sérieusement chiffré? »
      ———-
      Aucun réacteur de puissance n’a encore été démantelé à ce jour. Brennilis, en cours avec difficulté, est un petit réacteur de puisance 70 MW électrique (à comparer aux 1000 MW et plus des démantèlements à venir).

      Le prix de revient du KWH est également très sensible aux préjudices potentiels estimés des faibles doses :

      Les travailleurs du nucléaires ont « droit » à 20 millisieverts/an (1 millisievert pour le public). Si, par exemple, la « dose maximale annuelle par travailleur autorisée » passait à 5 millisieverts (ce qui fait 5 fois la dose « public »), donc une division par 4, le nucléaire ne serait probablement plus rentable (beaucoup plus d’intervenants pour une tâche en milieu sensible, protections aux coûts exhorbitants…).

      Ce n’est pas irréaliste, quand on voit que la dose annuelle maximale admissible pour les travailleurs était encore de 50 millisieverts il y a peu et qu’elle était, dans les années soixantes, de 150 millisieverts/an !

      D’où une bataille acharnée du lobby pour maintenir ces limites le plus haut possible. La France a mis plusieurs années à officialiser les nouvelles normes.

      Il faut rappeler que, quoi qu’en dise le lobby – qui irradie le système médiatique, le modèle de la Commission Internationale de Protection Radiologique estimant que si 100 000 personnes recoivent 1 millisievert en plus dans l’année, 5 feront ultérieurement un cancer mortel, ne peut être considéré comme volontairement protecteur, puisqu’il s’agit d’un modèle.

      Delphin

    2. Non le prix du kilowatt heure n’en tient pas compte et encore moins vu l’âge des centrales, on vous présente l’actif pas le passif …

  7. 40 ans!
    pourquoi 40 et pas 35,38 ou 52 !
    Tout fonctionne comme si la situation était maitrisée, après avoir annoncé l’arrêt des réacteurs à froid, ce qui ne veut pas dire grand chose.

    Alors que, on ne sait rien des coriums, ni où ils sont (à quel niveau dans la chape de béton au fonds du réacteur, ni leur t°.

  8. Pour ce même type de réacteur (?) les USA ont une expérience à Three Miles Island où je crois ils ont fait place nette d’un réacteur en fusion en beaucoup moins de temps, mais il y en a 6. Tout cela avait un coût et il reste une compétence.

    La question qui n’a pas encore de réponse au Japon est celle de savoir qui est responsable de la fusion des réacteurs: le séisme ou le tsunami ? Si c’est le séisme alors le Gouvernement Japonnais prendra t-il le risque d’une autre catastrophe ? Il semble que pour l’instant ils sortent du nucléaire avec de vielle centrale à charbon et en faisant des économies. C’est la production de l’électricité autrement qu’il faudra chiffrer en plus de cet accident nucléaire.

    1. « C’est la production de l’électricité autrement qu’il faudra chiffrer en plus de cet accident nucléaire. »
      Vu l’age des centrales,il devenait de toutes façons necessaire de chiffrer ce changement ou ce remplacement ..comme en France et en Belgique d’ailleurs..
      L’outil est au bout de rouleau

  9. S’il fallait assurer le risque nucléaire en incluant le coût de l’assurance dans le prix de l’électricité nucléaire, le Kwh coûterait alors 67,2 € . (pg 121 pdf )
    Et si on ne le fait pas, cela ne veut aucunement dire que ce coût n’existe pas..

    1. Pas tout à fait : prix compris entre 0,139 et 67,3 € / kW.h
      Coût selon un modèle d’assurance.

      67,3 € / kW.h est le coût maximal.

  10. Il a fallu plus de 6 ans pour retirer partiellement le coeur endommagé du réacteur de Three Mile Island et le démantèlement n’est toujours pas achevé.

    L’accident de la centrale de Three Mile Island était loin d’avoir la gravité de Fukushima. Coeur simplement partiellement dénoyé, cuve et bâtiment réacteur restés intègres.

    Source : La Gazette Nucléaire

    Delphin

  11. L’oligarchie des prédateurs hyper-profiteurs a pris le pouvoir avec la Droite néolibérale Thatcher Reagan au début des années 80. La prise de décision de ces hyperprédateurs du casino financier planétaire est profondément irrationnelle et contraire aux intérêts essentiels de la majorité. La politique néolibérale de soi-disant « sortie de crise » par la diminution du salaire différé, de la protection sociale et des services publics, du salaire direct et de l’emploi va probablement polariser le salariat contre l’oligarchie financière.
    Le rôle des 99% est de savoir par le débat scientifique et citoyen quelles institutions réformer ou supprimer pour sortir de la crise néolibérale de surinégalités et de surendettement. Un scientifique japonais disait que les meilleurs savants s’étaient écartés de la filière nucléaire car ils la savaient sans avenir. Vouloir déveloper la filière nucléaire dans tous les pays comme Sarkozy est-il un bon choix?
    Avec Internet les media de l’oligarchie ont perdu leur quasi-monopole et aujourd’hui contrairement à 1983 l’on peut beaucoup plus efficacement pousser la socialdémocratie à retrouver une ligne de gauche au service du bien commun. Des collectifs scientifiques comme les Economistes atterrés ou des lieux d’information et de débat éclairé comme ce blog sont en ce sens très utiles.
    http://www.atterres.org/page/manifeste-d%C3%A9conomistes-atterr%C3%A9s

    1. Tiens à propos vous avez vu l’info, même pas froide les anglais se demandent s’il convient d’organiser des funérailles nationales à Miss Maggie, avec l’Alzheimer qu’elle partage avec ce défunt Reagan comme quoi le néo libéralisme c’est pas terrible pour la tête, il parait qu’elle n’en aurait pas pour longtemps. Maintenant c’est sans doute une affaire de retombée commerciale de pib les funérailles nationales en question avec comme pour Steve Jobs dont on oublie l’esclavage en chine des usines Apple, un tas de produits dérivés livres, tasses, album souvenir d’Elton John : Goodbye Miss Maggie, candle in the wind….ect le grand jeu en souvenir des années bonheur où entre guerre de Malvouines et grève des mineurs Margarette a fait l’Angleterre d’aujourd’hui où le retour à Dickens n’est plus exclu.
      Peut être même qu’alors Renaud sortirait de sa dépression et lâcherait sa bouteille pour nous en rechanter une petite toute neuve version de sa Thatcher à lui, là bien sentie sous fond de crise issue tout droit de ces belles années là de dérégulation à tout va où cette crapule était au pouvoir.

  12. Quelle est la part de responsabilité d’Areva dans la catastrophe de Fukushima ?

    Qui peut sérieusement croire qu’AREVA, qui vendait du combustible MOX (diabolique mélange contenant le radiotoxique le plus dangereux sur Terre: le plutonium) à Tepco, était mal renseignée sur ses clients et n’était pas au courant des « faiblesses » (pourtant largement documentées) des centrales Japonaises et de la collusion/arrangements entre les opérateurs et les autorités de sureté nucléaire Japonaises ?

    A-t on entendu la moindre remord/excuse de la part des dirigeants d’Areva ?

    En réalité Areva est une entreprise dirigée par une petite corporation (le Corps des Mines) de gens prétentieux et dangereux, persuadés d’avoir toujours raison.

    Les échecs économiques des EPR Français et Finlandais était déjà de mauvaise augure pour Areva mais c’est surtout la catastrophe de Fukushima qui inflige une énorme gifle a nos élites expertes en statistiques (bidouillées) que sont les X-Mines ! ( avant Fukushima, une catastrophe nucléaire avait 1 chance sur 1 millions de se produire dans un pays avancé comme la France ou la Japon..).

    Aujourd’hui encore ce même « Corps des Mines » tient fermement les rennes de la triade Areva/EDF/CEA et continue quotidiennement à mettre en péril notre pays et toute l’Europe (http://www.greenpeace.fr/nucleaire/ppi/) plutôt que de reconnaitre ses incompétences et de changer de cap.

    Dans ces conditions c’est tout à fait salvateur, que les marchés (principalement étrangers) sanctionnent Areva. Souhaitons, pour notre survie, que cette entreprise dangereuse ne trouvera plus de clients pour ces centrales et son Mox et qu’elle se contentera des marchés de déconstruction et de nettoyage des zones contaminés…y’a du travail pour 25 000 ans !

    Le nucléaire à la Française est un échec économique, écologique, démocratique et morale.

  13. Dephin, faut se méfier des lignes de gauche, souvent l’enfer est pavé de bonnes intentions :
    vous aviez souvent rêvé à droite de mesures libérales et c’est la gauche qui les a faites le plus :

    1/ les salaires au rabais pour les jeunes qui démarrent pire que le CPE avec les TUC et les SIVP sous tonton
    2/ le transfert au marché de la vente des obligations du trésor grâce à Beregovoy
    3/ la suppression de l’indexation des salaires sur l’inflation grâce à Delors
    4/ un maximum de privatisation sous DSK

    et j’en oublie liste non exhaustive

    sans compter tout ce social qui permet aux employeurs de payer moins parce que l’état est là pour maintenir la cohésion sociale encore une fois à nous les profits à l’état les pertes qui sinon viendraient diminuer nos profits, et vive le non encadrement du crédit qui a permis d’endetter au maximum tous les fonctionnaires de France et de Navarre au nom de la sécurité de l’emploi, j’en ai vu avec 100 000 euros de crédit conso, le pib vous doit une fière chandelle !!!

    donc la gauche pour résumer ne vaut pas plus cher que la droite, faut sortir des clivages des vieux trucs, de la bêtise humaine, de la fainéantise du corps comme de l’esprit Delph,
    faut te bouger à penser autre chose sinon c’est même pas la peine de te fatiguer sauf pour te distraire de participer à ce blog.

    1. Il y a peut-être même moyen en se fatiguant encore un peu plus, en se bougeant et en pensant autrement d’abandonner les vieux clivages droite/gôche, chers à la médiacratie qui aime ceux qui raisonnent uniquement dans le cadre du système ne peuvent présenter une alternative. La « gauche », c’est entrevoir la possibilité de changer de cadre et de changer de paradigme comme on dit, tout en pudeur et en retenu sur ce blog. N’étant pas un converti de la 25 ème heure, (je n’ai jamais voté pour ces gens là) je reste classique j’appelle cela : Révolution.
      Les idéaliste et utopiques sont ceux qui pensent que la ploutocratie va tout abandonner sans y être contrainte par un vaste, intense et prolongé mouvement populaire.
      Le meilleur pour expliquer cette question de sortir du « cadre » de façon policée, c’est Lordon
      http://www.marc-candelier.com/article-la-bas-si-j-y-suis-a-la-fete-de-l-huma-frederic-lordon-86314415.html
      La prose de marxistes révolutionnaires est encore inaccessible …

  14. Pour Tchernobyl :
    Destiné à durer 30 ans, le sarcophage de mélange de béton et de plomb construit à la hâte par les russes a coûté 18 milliards de dollars. Avec l’aide d’un financement européen, il a été entrepris de le remplacer par une structure métallique prévue pour tenir un siècle. En 2011, plus de 1,5 milliards de dollars sont encore nécessaires pour la construction du nouveau sarcophage à la centrale nucléaire accidentée de Tchernobyl.
    Sur 30 ans, plusieurs rapports cités par l’IAEA estiment le coût de la catastrophe de Tchernobyl à plusieurs centaines de milliards de dollars. Pour sa part, le directeur de Greenpeace France, Pascal Husting, chiffre le coût total de Tchernobyl à 1 000 milliards.
    Source https://secure.wikimedia.org/wikipedia/fr/wiki/Catastrophe_de_Tchernobyl#cite_note-41

    remarque :  » structure métallique prévue pour tenir un siècle » En admettant que cette structure tienne le coup ce qui n’est jamais évident, il en faudra encore une autre petite couche car un siècle c’est trop court: dommage. Encore un financement public j’imagine.
    Bien sûr. ce sont les coûts directs. Je n’ai pas réussi à trouver une estimation des coût indirects : maladies dans toute l’Eutope (en France, le fameux cancer de la thyroïde tchernobyl dans la vallée du Rhône particulièrement qui sévit encore pas mal encore maintenant), déformations, baisse de population (Biélorussie). Le nombre de personnes touchées jusqu’à maintenant est estimé à au moins 100.000 en indirect seulement et ce n’est pas fini. Quand je dis indirect, je ne tiens pas compte des morts ou malades directs de l’époque (liquidateurs, pompiers, habitants de Pripiat) dont le nombre est estimé à 600.000 (oui six cents mille!)

    Après 25 ans, on n’a toujours pas commencé, il ne faut quand même pas trop d’imagination pour se dire qu’il n’y aura pas de fin.

    Alors Fukushima ….

    1. En ce qui concerne Tchernobyl, un grand mystère: Où est passé le combustible et les énormes quantités de sables déversées sur le réacteur ?
      L’avis officiel est que 95% du combustible seraient restés à l’intérieur et qu’ils représentent un grand danger pour l’Ukraine etl’Europe entière et que seulement 3 à 5 % auraient été éjectés lors de l’explosion (qui avait soulevé une dalle de béton de 2000 tonnes) . Les Physiciens nucléaires Sebastian Pflugbeil et Konstantin Tschetscherow n’ont cessé de clamer le contraire: selon eux, tout au plus 10% des 200 tonnes d’uranium et de plutonium seraient restées dans le réacteurIV.
      En 2001 Konstantin Tschetscherow a eu la mission de l’institut Kurtschatow d’élaborer une étude scientifique de la situation sur place qui permettrait de d’évaluer la nécessité de construire un second sarcophage. Tout a été fouillé de font en comble, minutieusement photographié, mesuré, maint carottages faits et une fois son travail remis, Tschetscherow obtint médailles et les plus hautes distinctions et puis plus rien…projet au tiroir: Selon les physiciens eux-même, ils gênaient « les affaires ».
      À qui sert donc ce sarcophage? se demande Pflugbeil, 100 m de haut, 250 m de cambrure (Spannweite), 685 millions d’euros déjà accordés majoritairement par des fonds internationaux pour un coût total estimé à 1,6 milliards d’euro, alors qu’en mars 2011 les « liquidateurs » survivant protestaient contre les réductions de leurs dédommagements.
      articles : Taz.de : Die Geldmaschine , Berliner Zeitung : Die unverstandene Katastrophe

      Video des deux physiciens pénétrant à l’intérieur du réacteur IV de Tchernobyl

    1. Ce ne sont que quelques dizaines de milliards d’euros qui couvrent les premiers neuf mois si j’ai bien compris. Une projection sur 40 premières années est à faire.

  15. Et le déménagement de toutes les villes côtières de la planète, combien est-ce que ça va coûter ? Où est-ce provisionné ? Qui va payer ?

    Ce qui m’est insupportable de votre part, et de la part de Paul qui, pour ne rien arranger, semble encore douter de notre responsabilité dans le changement climatique, c’est que vous ne tirez jamais que sur une seule source d’énergie, en ignorant superbement les catastrophes préparées par les autres. Les catastrophes brutales et spectaculaires vous frappent, les catastrophes rampantes vous échappent.

    En somme, vous fonctionnez au scoop, comme la plupart des journalistes.

    1. @ Cassandre
      Tu devrais lire :  » Catastrophisme , administration du désastre et soumission durable  » de Semprun et Riesel .

    2. Vous êtes tellement de mauvaise foi que je me pose la question de savoir comment vous avez bien pu aboutir sur mon blog. Dans la conférence aux anciens d’HEC, je dis que même si nous n’avons pas encore détérioré le climat par nos activités, ce n’est qu’une question d’années avant que nous n’arrivions à le faire.

      Le risque que fait courir le nucléaire civil est d’un autre ordre de grandeur que les autres sources d’énergie. Et qu’on ne vienne pas nous dire – selon l’habitude des financiers – « Il ne pourra pas y avoir pire que l’accident X », au choix Tchernobyl, Fukushima, etc. ou « Qu’est-ce que c’est que de devoir mettre en quarantaine, 15% de la surface d’un pays, si le bénéfice c’est de réduire l’émission de gaz de serre ? » Votre stratégie est transparente : il ne s’agit pas pour vous de défendre le climat, votre motivation, c’est la défense du nucléaire civil – contre toute évidence, et pour cela, n’importe quel argument est bon, la culture du radis en Alaska ferait tout aussi bien l’affaire !

      1. « Vous êtes tellement de mauvaise foi que je me pose la question de savoir comment vous avez bien pu aboutir sur mon blog » : j’y suis parce que j’apprécie votre approche de la finance et de l’économie – et je me désole d’autant plus de vous voir apparemment peu intéressé par les principaux problèmes qui vont peser sur ce siècle – le climat et l’énergie.

        C’est bien de votre conférence à HEC que j’ai retenu (mal, peut-être) que, si vous reconnaissiez le changement climatique, vous considériez que la responsabilité humaine n’était pas suffisamment prouvée. Or, elle l’est plus qu’assez pour en tenir compte (les arguments des sceptiques sont démontés p. ex. sur le site http://www.realclimate.org/.) et ses effets sont déjà là, et les effets sur les prochaines décennies sont déjà inscrits dans les taux de gaz à effet de serre actuels.

        Il est clair que vous êtes totalement inconscient des ordres de grandeur respectifs des dégâts causés par un accident nucléaire local (même si le local se mesure en milliers de km2), voire plusieurs, et un bouleversement climatique de l’ampleur d’une sortie naturelle de glaciation, mais à l’envers et 10 fois plus vite (ce qui n’implique pas que le nucléaire suffise pour stabiliser le climat, c’est seulement un moyen parmi de nombreux autres, dont aucun ne peut suffire seul – mais tous seront nécessaires pour seulement limiter le changement, car on a trop tardé).

        Dites-moi simplement si vous pensez devoir étudier ces questions de plus près, ou si vous êtes convaincu de détenir la vérité définitive sur ces sujets.

        Je n’ai pas d’autre stratégie que de participer à votre travail. Le nucléaire civil peut disparaître, je n’en vis pas, je n’en ferai pas une maladie, et serai même très heureux qu’on le remplace par plus simple, moins risqué et plus renouvelable, à condition que ce soit sans grosses émissions de GES directes ou induites par l’intermittence, et sans délestages pendant les périodes de gel ou de canicule.

        Il y a plus de 20 ans que je m’intéresse au changement climatique, et c’est bien de l’atténuer qui me motive, j’y ai d’ailleurs travaillé localement. Mais il serait bien d’y parvenir sans catastrophe économique avec taux de chômage en dizaines de %, d’où mon intérêt pour vos réflexions.

    3. « En somme, vous fonctionnez au scoop, comme la plupart des journalistes. »

      Un scoop pour 10.000 ans minimum ne va pas intéresser les foules. La répétition sans doute.

    4. OK, Cassandre, jouons le jeu de votre argumentation : vous êtes sincèrement effrayé par le réchauffement (moi aussi, on parle de fontaines de méthane dans l’océan glacial arctique, déjà, effet renforçateur du dérèglement climatique avec aussi le dégel du permafrost !)…
      …et donc le nucléaire est un pis-aller, relativement positif le temps de « l’urgence » (50 ans pour négocier la désescalade du réchauffement).
      MAIS :
      – le nucléaire en France ne représente que 18% de la consommation totale d’énergie en France (+75 % de l’électricité) et quelque chose comme 2 % au niveau mondial, si mes souvenirs sont bons. Croyez-vous donc que les risques encourus (j’ai encore en travers de la gorge vos « quelques milliers de km2 » contaminés, c’est du local, concernant Fukushima !) et les énormes dépenses d’investissement, de protection et de démantelement justifient une part si maigre ?
      – puisque le nucléaire est, finalement, objectivement, une énergie mineure et dépassée (incompatible avec l’économie de la planète), ne croyez-vous pas que votre zèle devrait surtout s’employer à promouvoir et exiger les économies d’énergie (énorme gisement et bon pour le capitalisme productif) ainsi que toutes les formes nouvelles ou anciennes d’énergies renouvelables avec pas ou peu d’émissions (leur proportion tend déjà, dans certains pays comme l’Allemagne, à égaler la part nucléaire) ?
      Merci de répondre aux deux questions.
      Cordialement.

      1. Merci de rester factuel en dépit de votre difficulté à accepter qu’1/30000ème des terres émergées puisse être qualifié de « local ».

        – L’impact de l’électronucléaire sur les émissions de GES doit être multiplié par 3 par rapport à sa part dans l’énergie finale mondiale, parce que c’est l’énergie primaire qui pollue et que les rendements des centrales thermiques sont de l’ordre de 33 %. Ce qui semble encore peu, si l’on ne considère pas que le système climatique n’est pas linéaire et comporte probablement des seuils à ne pas franchir sous peine de non-retour (hystérésis). Toute réduction des émissions peut être décisive, mais on ne peut pas préciser davantage faute d’une modélisation assez fine pour l’instant (dans 20 ans peut-être, mais il faudra avoir agi avant).

        – Bien sûr, il serait surprenant que des réacteurs à fission fonctionnent encore au 22ème siècle, mais les réacteurs de 4ème génération n’auront rien de dépassé, en supposant que les évènements laissent le temps et les moyens de les mettre au point.

        – Faire des économies d’énergie, évidemment, en priorité, mais d’énergies fossiles d’abord ! L’isolation des bâtiments anciens, avec élimination du chauffage au fioul, est probablement ce qu’on pourrait faire de plus efficace en France pour réduire les émissions de GES. Mettre dans la subvention au photovoltaïque (qui ne pèse rien, même à côté du nucléaire, dans l’énergie mondiale) de l’argent qu’on aurait dû mettre dans l’isolation est un scandale dans lequel les gribouilles qui se parfument du nom d’écologistes ont une lourde responsabilité.

        En France, ajouter des EPR au parc existant, dont il suffirait de maintenir le niveau si la consommation voulait bien se calmer, n’aurait d’intérêt que pour l’exportation, à moins que le véhicule électrique décolle vraiment, ce dont je doute (mais ça pourrait rapporter gros quand le prix des combustibles fossiles s’envolera !); on pourrait par contre faire davantage de pompage hydraulique pour réduire le recours aux centrales thermiques à flamme lors des pointes journalières, le parc actuel de STEP étant sous-utilisé et pouvant être augmenté en utilisant des barrages de haute ou moyenne chute existants quand il se succèdent sur la même rivière (Drac, Dordogne…)

        Il faut décider de ce qui est prioritaire, au lieu de courir 2 lièvres à la fois comme la directive européenne sur ces sujets : baisser les émissions de GES peut demander une augmentation de la consommation d’énergie primaire, l’exemple le plus frappant étant la capture et séquestration du CO2 de centrales au charbon, aciéries ou cimenteries, qui l’augmente de 30 % (et le coût avec, c’est une des raisons pour lesquelles cette technique ne se développe pas).

        – Enfin, si vous tenez l’Allemagne pour un modèle, sachez qu’il sont surtout champions en hypocrisie, ayant confié à des pays émergents le soin d’émettre le CO2 des cokeries, aciéries… à leur place, ce qui leur permet de continuer à brûler du lignite à tour de bras pour compenser l’arrêt de leurs réacteurs nucléaires. Rappelons aussi qu’ils s’opposent à la limitation des vitesses des véhicules, Mercedes, BMW et Audi obligent. Il n’y a pas de gouvernement climatiquement vertueux dans les pays développés et émergents, nulle part. Business as usual, c’est ça qui prime derrière les démonstrations d’écomachins pour les médias.

      2. Cassandre, vous vous souciez moins de préserver la planète que de préserver le nucléaire et son idéologie de la concentration du pouvoir, dont découle toutes sortes de menaces. Ces menaces, vous évitez soigneusement de les énoncer par ex: l’armement nucléaire, le terrorisme nucléaire, le stockage des déchets, les effets sanitaires à court, moyen, long et très long terme, les aspects financiers de cette façon de faire bouillir de l’eau à grand frais et dont on exige aux contribuables d’assurer le risque puisque le nucléaire lui-même (ses actionnaires) ne veut ni ne peut le faire, étant déjà complètement accro aux subventions de toutes sortes et aux aides dissimulées de l’état (donc de nous tous).
        Vous ne parlez pas non plus des mesures de compensations possibles en matière d’émission de CO2 (reboiser, freiner la désertification, promouvoir une agriculture biologique et durable, consommation de viande etc, etc) et vous ne le faites pas, parce que le nucléaire, lui, ne peut pas compenser les radionucléides qu’il rejète.
        Et même si on remplaçait tous les réacteurs nucléaires actuels par des centrales électriques au gaz, dans les mêmes limites d’utilisation de la cogénération, on augmenterait les émissions de CO2 de 3,0%, soit sept fois moins que la déforestation.

        Vous minimiser volontairement la valeur et le potentiel de production des véritables alternatives : photovoltaïque, photo-thermie, hydraulique, éoliennes, géothermie, marée-motrice et autres. Ainsi même vous rejetez l’idée de décentralisation et donc d’une possible démocratisation de la production d’énergie et du pouvoir.
        En fait, vous entretenez mal l’idée de liberté qui, je l’avoue, est incompatible avec le nucléaire.

      3. Non, « Quelqu’un n’a pas dû lire », mais il l’a fait quand même et en plus, Quelqu’un a relu vos commentaires précédent…

      4. Alors vous avez dû lire ceci : « Le nucléaire civil peut disparaître, je n’en vis pas, je n’en ferai pas une maladie, et serai même très heureux qu’on le remplace par plus simple, moins risqué et plus renouvelable, à condition que ce soit sans grosses émissions de GES directes ou induites par l’intermittence, et sans délestages pendant les périodes de gel ou de canicule. »

      5. OK, j’ai lu vos réponses, merci. Je ne trouve toujours pas que le nucléaire soit indispensable à l’humanité dans sa phase de renonciation aux énergies fossiles ; et je vous trouve toujours bien léger et détaché face aux menaces réelles, actuelles et potentielles du nucléaire ; « quelqu’un » n’a pas tort non plus quand il questionne la structure de pouvoir face aux modes énergétiques. Il est incroyable, par exemple, que le Japon ne recourt pas plus à la géothermie dont il est l’un des pays les plus abondamment dotés (je mets de côté les villes thermales, onsen-machi, dont le charme ne doit pas faire oublier qu’elles interviennent pour presque rien dans le bilan énergétique). Au lieu de cela, l’Etat japonais a laissé se mettre en place 7 grands monopoles régionaux (Tepco, Kepco, etc.) qui arrosent de subventions les politiciens locaux et nationaux et stérilisent les initiatives.

  16. @ tous ceux qui sont à l’ouest (de la France ) et même plus loin :
    Réunion publique à Coutances (Manche) le 14 janvier à partir de 15 h., auberge espagnole en début de soirée :
    – pour un retour sur le camp antinucléaire des 22 / 23 et 24 novembre derniers à Valognes et sur les actions de blocage du train de déchets radioactifs ,
    – pour envisager les prochaines luttes antinucléaires en France et dans la région .( lignes THT , construction de l’EPR , extraction du plutonium à La Hague , convois radioactifs quotidiens …) .
    Que pouvons-nous faire ensemble , maintenant ?
    Site  » Valognes stop castor  » .

  17. Hi,

    Conséquences de Tchernobyl
    par Alison Katz, décembre 2010
    En dissimulant aux populations les conséquences sanitaires et écologiques de l’accident de Tchernobyl, les dirigeants des grandes puissances participent à la désinformation cinquantenaire dont bénéficie l’industrie nucléaire, aussi bien civile que militaire (1). Cette stratégie, car c’en est une, est coordonnée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), porte-parole de l’establishment nucléaire, grâce à la promotion d’une pseudo-science (2) sur les effets des contaminations radioactives. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) en est, hélas, partie prenante, du fait de l’accord signé en 1959 entre les deux agences. Ce document interdit à l’OMS d’informer les populations sur les effets des rayonnements ionisants pour les humains sans l’aval de l’AIEA.
    En janvier 2010, toutefois, l’Académie des sciences de New York (NYAS) a publié le recueil le plus complet de données scientifiques concernant la nature et l’étendue des dommages infligés aux êtres humains et à l’environnement à la suite de l’accident de Tchernobyl. Cet ouvrage met à la disposition du lecteur une grande quantité d’études collectées dans les pays les plus touchés : la Biélorussie, la Russie et l’Ukraine (3). Les auteurs estiment que les émissions radioactives du réacteur en feu ont atteint dix milliards de curies, soit deux cents fois les retombées des bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki ; que le nombre de décès à travers le monde attribuables aux retombées de l’accident, entre 1986 et 2004, est de 985 000, un chiffre qui a encore augmenté depuis cette date. Des 830 000 « liquidateurs » intervenus sur le site après les faits, 112 000 à 125 000 sont morts.
    Beaucoup de ces hommes et femmes ont reçu, souvent sans protection, d’énormes quantités de rayonnements et ont inhalé des poussières fortement chargées en isotopes de l’uranium. L’OMS et l’AIEA avaient présenté, en 2005, un bilan d’une cinquantaine de morts parmi les liquidateurs et jusqu’à 9 000 décès « potentiels, au total », attribuables à la contamination radioactive — et ce uniquement parmi les populations les plus affectées de Biélorussie, d’Ukraine et de la Fédération de Russie… Des milliers d’études ont mis en évidence dans les pays touchés une augmentation sensible de tous les types de cancer, ainsi que des maladies des voies respiratoires, des affections cardiovasculaires, gastro-intestinales, génito-urinaires, endocriniennes, immunitaires, des atteintes des systèmes lymphatiques et nerveux, de la mortalité prénatale, périnatale et infantile, des avortements spontanés, des malformations et anomalies génétiques, des perturbations ou des retards du développement mental, des maladies neuropsychologiques et des cas de cécité.
    Si les conséquences sanitaires et environnementales laissent les technocrates de marbre, la facture économique finale, elle, devrait les émouvoir. Pour les vingt premières années, les dépenses directes provoquées par la catastrophe pour les trois pays les plus touchés dépassent 500 milliards de dollars, ce qui, rapporté au coût de la vie dans l’Union européenne, représente plus de 2 000 milliards d’euros. Autant, donc, sinon plus, que le coût de construction de toute l’infrastructure nucléaire mondiale !
    Alison Katz

    http://www.monde-diplomatique.fr/2010/12/KATZ/19944

    —————————–

    The New York Academy of Sciences, Chernobyl

    Chernobyl: Consequences of the Catastrophe for People and the Environment

    Written by Alexey V. Yablokov (Center for Russian Environmental Policy, Moscow, Russia), Vassily B. Nesterenko, and Alexey V. Nesterenko (Institute of Radiation Safety, Minsk, Belarus). Consulting Editor Janette D. Sherman-Nevinger (Environmental Institute, Western Michigan University, Kalamazoo, Michigan).
    Volume 1181, December 2009
    335 Pages

    http://www.nyas.org/Publications/Annals/Detail.aspx?cid=f3f3bd16-51ba-4d7b-a086-753f44b3bfc1

    1. Je crois que vous n’avez pas lu toute la page correspondante à votre lien.

      Le travail que vous citez n’est en aucune façon validé par la New York Academy of Science, qu’il ne faut d’ailleurs pas confondre comme le font certains écologistes avec la Nation Academy of Sciences…

      Annals of the New York Academy of Sciences issue “Chernobyl: Consequences of the Catastrophe for People and the Environment”, therefore, does not present new, unpublished work, nor is it a work commissioned by the New York Academy of Sciences. The expressed views of the authors, or by advocacy groups or individuals with specific opinions about the Chernobyl volume, are their own. Although the New York Academy of Sciences believes it has a responsibility to provide open forums for discussion of scientific questions, the Academy has no intent to influence legislation by providing such forums. The Academy is committed to publishing content deemed scientifically valid by the general scientific community, from whom the Academy carefully monitors feedback.

      1. « The Academy is committed to publishing content deemed scientifically valid by the general scientific community, from whom the Academy carefully monitors feedback. »
        Pour traduire : on ne valide que ce qui est officiel de la part de Tepco Areva Monsanto Bayer Goldman Sachs JP Morgan Deutche Bank Credit Agricole Novartis MC Donald….

        Du genre :
        http://www.blinkx.com/watch-video/le-livre-de-la-jungle-kaa-aie-confiance/oga12x8clYChNTVd3ywYww

        avec personne pour vous sauver.

        CF. IRSN bien sûr, AEIA : c’est fatiguant de se faire prendre pour des cons en permanence

      2. @blob

        Bitrange vos contorsions.

        Pourquoi introduisez-vous une confusion entre « Nation Academy… » et « New York Academy… » quand le texte d’Alison Katz n’évoque que l’académie newyorkaise ?

        Et pourquoi n’avez-vous, vous-même, pas lu « toute la page correspondante » à l’autre lien ? C’est dommage de n’avoir pas lu la brève présentation de l’auteur de l’article :  » par Alison Katz. Centre Europe – Tiers monde (Cetim), Genève ; fonctionnaire internationale à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pendant dix-huit ans. « , expérience dont on pourrait penser qu’elle fondât à écrire : « L’Organisation mondiale de la santé (OMS) en est, hélas, partie prenante, du fait de l’accord signé en 1959 entre les deux agences. Ce document interdit à l’OMS d’informer les populations sur les effets des rayonnements ionisants pour les humains sans l’aval de l’AIEA. »

        Si vous voulez de la source en voici : http://www.strahlentelex.de/Yablokov%20Chernobyl%20book.pdf : 327 pages de comptabilité macabre… à la conclusion bien policée pourtant, puisqu’elle réclame de l’aide nationale et internationale d’Etats, jusque-là assez peu philanthropes en la matière.

      3. @Campos

        Vous avez réalisé que ce que vous dites est en complet désaccord avec votre opinion ? Car c’est bien la NYAS qui a publié ce travail sur Chernobyl qui est le plus critique et présente le bilan le plus négatif jusqu’a present.

        Une belle illustration du fait que l’accusation vient en premier et par défaut, la réflexion ensuite…

  18. Fukushima governor demands TEPCO decommission all its 10 nuke reactors

    FUKUSHIMA — Gov. Yuhei Sato has demanded that Tokyo Electric Power Co. (TEPCO), the operator of the crippled nuclear plant, decommission all its 10 nuclear reactors in the prefecture.

    Sato made the demand in a meeting with TEPCO President Toshio Nishizawa at prefectural government headquarters in the city of Fukushima on Dec. 27. Nishizawa stopped short of mentioning the possibility of decommissioning the reactors, and left the prefectural government without answering questions from reporters.

    Nishizawa visited the Fukushima Prefectural Government’s headquarters to report to the governor that the power supplier has completed Step 2 of the road map to bring the tsunami-hit Fukushima No. 1 Nuclear Power Plant under control.

    In the meeting, Sato strongly demanded that TEPCO decommission and dismantle all 10 reactors at the utility’s Fukushima No. 1 and 2 nuclear plants.

    « Fukushima Prefecture will build a society that won’t rely on nuclear energy, and demands that all the reactors in the prefecture be decommissioned and dismantled, » Sato told Nishizawa.

    In response, the TEPCO head only said, « We’ll sincerely take measures to ensure safety, pay compensation to those affected by the disaster and decontaminate tainted areas. »

    http://mdn.mainichi.jp/mdnnews/news/20111228p2a00m0na010000c.html

  19. oui, mais ils ont une solution : la guerre (si possible chez les autres)

    Le Japon allège son embargo sur les exportations d’armes
    http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20111227-le-japon-allege-son-embargo-exportations-armes

    Le gouvernement japonais a annoncé, mardi 27 décembre 2011, l’allégement de son embargo sur les exportations d’armes. Un embargo qu’il s’était imposé en 1967. Cette décision va ouvrir la voie à la participation d’entreprises japonaises à des projets d’armement avec l’étranger, à commencer par son allié et protecteur américain.

    Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

    Le Japon renonce un peu plus à ce qui fait toujours son originalité, sa Constitution pacifiste. Cet allégement de l’embargo sur les ventes d’armes s’explique avant tout par des contraintes budgétaires.

    Le Japon est le pays les plus endetté du monde. Et il paie souvent ses achats d’armes auprès de ses fournisseurs locaux, plus de deux fois le prix payé par d’autres pays, pour un équipement équivalent. Car ses fournisseurs, comme Mitsubishi, ne sont pas autorisés à exporter les armes qu’ils produisent, souvent sous licence américaine. Ils ne peuvent en fabriquer qu’en très petite quantité.

    Ouverture de nouveaux marchés

    En allégeant son embargo, le Japon va pouvoir développer et produire des armes, en partenariat avec les Etats-Unis et des pays européens. Il pourra encore exporter des équipements militaires, dans le cadre de missions de maintien de la paix de l’ONU. Le Japon pourra fournir des équipements défensifs, comme des casques et des gilets pare-balles, aux pays où l’armée japonaise est déployée.

    L’allégement de l’embargo va permettre enfin à des entreprises japonaises de se joindre au développement de l’avion de chasse américain F35 de Lockheed Martin. Le gouvernement japonais a décidé d’acheter 42 de ces appareils, pour un coup de plus de sept milliards de dollars.

    1. Traduction : les américains n’ont plus assez d’autorité sur le japon pour les empêcher de devenir leur concurrent, et les chinois vont importer en yuan de la technologie us sous embargo via le japon.

      1. alors la boucle est bouclée ! Les chinois vont acheter… chinois ! 🙂

        « États-Unis : Une armée high-tech en toc
        Des milliers d’avions de guerre, d’hélicoptères, de navires et de missiles zuniens renferment des composants électroniques contrefaits, selon un rapport sénatorial US. De fausses pièces qui se transforment en une véritable « bombe à retardement »…
        http://www.lesmotsontunsens.com/etats-unis-une-armee-high-tech-en-toc-11745

  20. Quand nos politiques prendront-ils en compte les coûts de ce type de retombées, en l’intégrant directement à la facture d’électricité que nous payons ?
    Au moment de ce désastre, et à l’heure où nous en parlons, EDF continue d’arroser des campagnes de publicité clamant que l’énergie électrique n’est pas chère.

    Nous devons exiger que les opérateurs nucléaires préparent des provisions gigantesques dès aujourd’hui, calculées sur la base des retombées de Tchernobyl et Fukushima, pour péparer la gestion des désastres à venir dans nos régions (et pas uniquement en France, les nuages ne s’arrêtent pas aux frontières). Idem, le coût du traitement des déchets à demi-vie > 10000 ans que personne ne sait gérer doit être provisionné !

    Le fait que ce ne soit pas fait ressemble fortement à une hypothèque sur le futur – pour moi c’est de la même nature que l’accumulation déraisonnable de dettes financières… sauf que nos vies et celles de nos enfants sont, pour le coup, directement en jeu !

    1. Pendant ce temps à Neuchâtel :
      « Le chauffage de locaux et de l’eau chaude sanitaire uniquement au moyen de l’électricité ne représente pas une utilisation rationnelle de l’énergie. En effet, la haute qualité de cet agent énergétique est beaucoup mieux valorisée en l’utilisant dans les domaines de l’information, de l’éclairage, de la force et de l’extraction de la chaleur de l’environnement. La législation interdit d’ailleurs les nouvelles installations de chauffage électrique fixe à résistance dans les bâtiments à construire. Cependant, de nombreux anciens bâtiments sont encore équipés d’installations de chauffage électrique, ce qui signifie qu’un important potentiel d’économie d’électricité est disponible. Ceci est particulièrement indiqué en ce début de 21ème siècle où l’approvisionnement en électricité du pays devient de plus en plus critique et où notre consommation doit avant tout cesser d’augmenter.
      Dans le canton de Neuchâtel, on estime que le chauffage électrique consomme environ 2% de la demande totale d’électricité. Cela représente environ l’équivalent d’un millier de maisons individuelles chauffées à l’électricité. Ces installations datent d’environ vingt à trente ans et devraient absolument, lors de leur prochain remplacement inévitable, être substituées par d’autres systèmes de chauffage utilisant l’énergie solaire, le bois ou la pompe à chaleur. Le remplacement de tous les chauffages électriques du canton par des pompes à chaleur permettrait d’économiser environ quinze millions de kilowattheures, énergie suffisante pour alimenter, par exemple, plus de quatre mille nouvelles villas chauffées par pompe à chaleur.
      Le présent programme de promotion présente les prestations et conditions permettant de bénéficier d’une subvention lors de l’installation de pompes à chaleur en remplacement de chauffages électriques existants. »
      Source : http://www.ne.ch/neat/documents/environnement/energie/OctroiSubventions_2271/Pompeschaleur_Files/PAC_programme_2011.pdf
      C’est voté…

  21. 1 – Pas de confusion

    2 – En guise de validation, une préférence pour l’OMS ?

    3 – Les travaux, notamment ceux du professeur Youri Bandajevski et du professeur Vassili Nesterenko ont été publiés en anglais par l’Académie des sciences de New York. C’est un sérieux progrès.

    ———

    Tchernobyl en Biélorussie…

    « A Tchernobyl même, de nombreuses études ont été réalisées par des scientifiques indépendants. Leur lisibilité est restée moindre du fait de la barrière de la langue, et de la répression directement exercée à l’encontre de certains d’entre eux [8]. La mise en commun des travaux, le support de relais tels que la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) ou d’homologues scientifiques européens a permis une diffusion des résultats : un rapport de l’Académie des sciences de New York, fruit de 20 années de collecte d’informations sur le terrain, a été publié en décembre 2009 [9]. »

    http://blog.mondediplo.net/2011-04-29-Tchernobyl-en-Bielorussie#nb9

    « The Annals of the New York Academy of Sciences issue “Chernobyl : Consequences of the Catastrophe for People and the Environment”, therefore, does not present new, unpublished work, nor is it a work commissioned by the New York Academy of Sciences. The expressed views of the authors, or by advocacy groups or individuals with specific opinions about the Annals Chernobyl volume, are their own. Although the New York Academy of Sciences believes it has a responsibility to provide open forums for discussion of scientific questions, the Academy has no intent to influence legislation by providing such forums. The Academy is committed to publishing content deemed scientifically valid by the general scientific community, from whom the Academy carefully monitors feedback. »

    Deux commentaires pertinents :

    1 – « Traduction de la dernière phrase : « L’academie s’engage a publier les textes juge valide scientifiquement par la communaute scientifique generale, de laquelle l’Academie surveille soigneusement les reponses. »

    « Il faut vous rappeller qu’il y a grande pression sur le NYAS provenant du nuclear lobby. Mais leur « disclaimer » est tout a fait « standard ». Le livre de Yablokov, Nesterenko et Nestereenko est le fruit de 25 annees de travail des scientifiques et medecins sur le terrain contamine.  »

    http://blog.mondediplo.net/2011-04-29-Tchernobyl-en-Bielorussie#nb9

    2 – « La référence 9 est la traduction d’un ouvrage, écrit par deux académiciens et un spécialiste, publié par Naouka à Moscou en 2006, une maison qui ne risquerait pas sa réputation en diffusant n’importe quoi. « 

    ———-

    Tchernobyl, conséquences de la catastrophe pour l’homme et la nature » de A. Yablokov, V. et A. Nesterenko. St Petersbourg, édité chez Naouka 2007.

    1. Etude fort intéressante. Mais pas sans biais non plus.

      Pour synthétiser, cette étude oppose une rupture majeure en terme de méthodologie par rapport a ce a été fait dans d’autres cadres.

      La vaste majorité des études précédentes considèrent la contamination de différentes zones d’un territoire, et « appliquent » la corrélation dose/effet sur la population y résidant, avec plus ou moins de mauvaise foi. Par exemple, le résultat -ridicule- du Cernobyl Forum de 9000 décès a ete obtenu avec une corrélation linéaire avec seuil (implicite) sur 90 ans tandis que la corrélation officielle est sans seuil. L’application de cette méthode au niveau mondial et sur une durée longue donne plutôt environ 80000 deces.

      Les auteurs de la présente étude se démarquent de cette méthodologie pour plusieurs raisons: ils arguent que la susceptibilité radiologique varie fortement suivant les individus, que les « hots spots » furent mal mesures, que la radioactivité « initiale » ne fut mesurée que plusieurs semaines après l’accident. Moyennant quoi, ils proposent de comparer les données sanitaires « objectives » entre une zone fortement contaminée, et une zone « temoin » beaucoup moins contaminée et a niveau socio-économique a peu prés identique. Leur étude débouche sur une surmortalité observée supérieure a celle calculée par la méthodologie précédente (Il faudrait que je le relise pour voir la différence exacte…). Ils balayent également les différentes conséquences pays par pays en se basant sur des statistiques médicales.

      Mais patatras ! Au moment de conclure sur le bilan total dans les chapitres 7.6 et 7.7, les auteurs dérogent a leur méthodologie et appliquent une surmortalité pondérée on ne sait pas trop comment a l’ensemble des pays (y compris aux pays ayant reçu une faible dose, dont les effets sont les plus discutés, pour une contribution de 400000 décès supplémentaires).

      Donc, impression mitigée pour ma part.

  22. Tout à coup je réalise qu’on peut inverser les termes du titre de ce billet pour obtenir un résultat pas moins intéressant: « L’échelle nucléaire de la finance ». A méditer…

    1. Juste pour préciser : perdre mon pognon ne me fera pas mourir, avaler du plutonium ou autre merde nucléaire oui.
      Une nuance qui a son importance à mes yeux.

      1. @Campos Philippe

        Allez dire ça à ceux qui n’ont d’autre moyen de manger qu’en achetant leur nourriture. Ils sont quelques-uns dans ce cas là, aux dernières nouvelles…

  23. Bonsoir François Leclerc,

    Pardonnez moi si ma demande fait double emploi avec d’autres. Je n’ai pas tout lu.

    Avez vous la possibilité de faire un point sur la situation financière de l’entreprise privée ‘EDF (et d’AREVA mais çà fait beaucoup ) spécialement sur sa capacité à affronter les contraintes techniques et financières qui lui sont imposées par la décision de l’ASN du 03/01/12 (sécurisation post Fuku)

    Dans quelles conditions cette entreprise pourra-t-elle emprunter, mettons 6 Mds d’euros à titre d’exemple pour fixer les idées (équivalent d’un EPR), pour financer des travaux d’investissement qui ne seront pas productifs (pas 1 kwh facturé) mais qui résultent de son appréciation hasardeuse des contraintes de production et d’exploitation de ses propres installations ?

    Sauf erreur, EDF, comme l’Etat français, ne peut emprunter que sur « les marchés ». Sauf autre erreur EDF n’a d’autre choix. En effet, au 30/06/2011 elle n’avait volontairement rien provisionné dans son compte consolidé à ce sujet.

    Il va falloir trouver un prêteur très philanthrope dans la situation que nous connaissons du financement de l’investissement des entreprises. D’autant qu’il ne me semble pas que la note d’EDF auprès des très avisées agences de notation soit au firmament (AA au mieux)

    Pour des erreurs moins « improbables » de gestion prévisionnelle, beaucoup d’autres entreprises y-c dans un passé récent ont du cesser toute activité et vendre les meubles au grand dam de beaucoup de leurs créanciers (y compris leurs salariés).

    Bon courage et merci par avance. JAS

    1. Le volet financier de l’industrie électro-nucléaire n’a jamais brillé par sa clarté ! On devrait avoir des éléments nouveaux dans le rapport de la Cour des comptes qui est annoncé pour peu: il devrait intégrer dans les coûts celui du démantèlement des installations, tel qu’il peut être prévisionnellement établi. Maintenant que ce dossier est ouvert, il ne pourra plus être refermé.

      1. En fait le contribuable s’endette depuis longtemps pour financer l’électro- nucléaire qui ne peut pas exister sans subventions.
        Dans les année 90, un rapport de l’Assemblée nationale s’était déjà intéressé aux subventions cachées au secteur nucléaire. Un rapport de 1997 de l’Assemblée nationale fait le point sur les coûts de production de l’électricité. Le rapport s’intéresse à l’aval du cycle nucléaire. « Les dépenses de recherche financée par l’Etat que l’on peut évaluer à environ six cent millions de francs par an, ne sont pas pour le moment imputées et devraient l’être. »
        ….(article avec quelques liens, pas tjrs actifs..: Nucléaire et subventions de l’Etat)

        Comme dit Corine Lepage : « Le nucléaire nous coute les yeux de la tête »
        et l’eurodéputé Yannick Jadot: » Soumis au double prisme de sa sécurité pour la population, et de son coût réel pour les finances publiques, le dogme nucléaire va s’effondrer «

        Les « agences de natations », vont-elles permettre de nous sauver de la noyade nucléaire?

      2. Mais l’appareil de production des énergies n’a pas à être rentable en tant que tel puisqu’il produit ce qui fait que les industries tournent. Par ailleurs les conditions de productions, d’acheminement et de recyclage ou d’enfouissement des énergies (sans parler ici des contrôles liés à leurs effets sanitaires et morbides, notamment s’agissant du nucléaire) induisent des interventions permanentes et un remodèlement des espaces physiques (centrales nucléaires sous-marines prévues, pétrole off-shore, mines d’Arlit, lignes THT, gestion militaires garantissant l’accès aux minerais, etc.) qui nécessitent une présence permanente des Etats.

        Le raisonnement économique en matière d’énergie doit donc être envisagé comme un poste hors catégorie. Il n’y est pas primordial pour ses gestionnaires-mêmes. La valeur d’échange ne s’y réalisant que bien en aval des investissements proprement énergétiques, au gré d’un décalage plus lointain encore que ceux qui seraient pertinents pour les infrastructures urbanistiques et rurales relatives aux moyens de transports, lesquelles sont remodelées de plus en plus à leur usage.

        La gestion énergétique défigure incessamment le monde avant de le faire valoir.

    2. « Dans quelles conditions cette entreprise pourra-t-elle emprunter, mettons 6 Mds d’euros à titre d’exemple pour fixer les idées (équivalent d’un EPR), pour financer des travaux d’investissement qui ne seront pas productifs (pas 1 kwh facturé) mais qui résultent de son appréciation hasardeuse des contraintes de production et d’exploitation de ses propres installations ? »

      Ce n’est pas comme cela qu’EDF voit les choses, sans doute.

      Les centrales nucléaires Françaises ont été conçues pour une durée d’exploitation de 30 ans. Il a toujours été clair que leur prolongation ne se ferait qu’au prix d’un investissement relativement massif (environ 30 Milliards) étalé sur 30 ans au fur et a mesure que les tranches atteindraient 30 ans. Maintenant, on ajoute a ceci des investissements nécessaires post-Fukushima, environ 10 Milliards d’euros.

      Donc EDF se retrouve face a la situation suivante: des investissements d’environ 40 Milliards pour rallonger l’exploitation de la plupart des 59 tranches d’au moins 10 ans, tout en permettant d’allonger la durée de cotisation pour le démantèlement. Financièrement, ce n’est pas un si mauvais calcul, surtout avec un chiffre d’affaire de 60 Milliards d’euros et un bénéfice de 1 a 5 Milliards d’euros par an.

      @Quelqu’un
      C’est exact, mais a ce compte-la il faut s’intéresser aussi a ce que nous ont fait gagner ces dépenses de recherche, a savoir le fait que plusieurs pays payent très cher le retraitement de leurs déchets en France.

      1. Que pensez-vous des chiffres de l’article de Remy Prud’homme dans Le Monde du 4 janvier ?

        La différence entre les deux coûts est de 105 euros par MWh. Comme un réacteur produit en moyenne 7 TWh par an, le coût de l’abandon d’un réacteur s’élève à 735 millions d’euros. Il s’agit d’un coût annuel, à supporter pendant toute la durée de vie de la centrale nucléaire fermée.

        ainsi que des chiffres de l’OCDE
        (? optimistes? il y en a un tel paquet …)… ?

      2. Le cout de 42 euros par MWh au niveau global me parait quand meme terriblement optimiste, mais je n’ai pas de base solide pour l’argumenter.

        On le voit, dans certains pays, comme aux US, le gaz a supplante le nucleaire, le prix du carbone est toujours un doux reve, et le prix du nucleaire va sans doute augmenter avec la surete de plus en plus elevee.

        Ceci dit, a la grosse louche et en suivant le chiffre de production global de cet article, les travaux de mise a niveau du parc Francais vont couter 40 Milliards et permettre de continuer a produire 7 TWh * 59 * 10 ans = 4,130 milliards de MWh. Soit une contribution de 9,71 euros par MWh pour l’investissement (hors inclusion stockage / demantellement a moyenner sur la duree de vie de la tranche).

  24. La « transmutation » des déchets nucléaires : un leurre

    « Les médias se font assez largement l’écho, en ce jeudi 12 janvier, du « premier réacteur qui transmute les déchets » ou qui les « incinère ». On peut s’étonner qu’une expérience de physique fondamentale sans application industrielle envisageable dans des conditions économiques réalistes ait pu occuper, par exemple, plusieurs minutes d’antenne à une heure de grande écoute sur France Inter. C’est que l’idée d’une « transmutation » des déchets nucléaires est un leurre utile pour détourner l’attention du problème insoluble qu’ils représentent en fait.
    … »

  25. France-culture : Samedi 14 janvier 2012 , de 7h. à 8h. émission très complète à propos du nucléaire ; présent , entre autres , Bernard laponche .

    1. L’électro-nucléaire est foncièrement irresponsable, c’est pour cela qu’il faut l’arrêter, partout.

      1. 18/01/2012
        Sur le site  » agoravox  » un article :
         » Promo nucléaire : pour toute centrale achetée , une leucémie en prime !  »
        Et beaucoup de liens vers d’autres articles très instructifs .

  26. Gunther Anders , à lire sans restriction .
    Hiroshima et Nagasaki sont les deux premiers endroits, où apparaît pour la première fois la
    monstruosité atomique. C’est la première fois dans l’histoire humaine, que l’on peut détruire
    l’humanité et la terre, le monstrueux marque l’humanité à jamais depuis cette date. Pourtant,
    cette horreur atomique ne sera pas mise en oeuvre par une idéologie comme l’a été le
    nazisme. Il s’agit selon les mots de Gunther Anders d’un crime d’employés consciencieux.
    Avec la bombe atomique, les humains sont devenus des fonctionnaires de la bombe. Anders
    insiste sur l’effet déshumanisant de la bombe.
    De cet auteur :
     » La Menace atomique. Considérations radicales sur l’âge atomique, Paris, Le Serpent à Plumes, 2006 ; le dernier chapitre de cet ouvrage a été repris sous le titre Le Temps de la fin, Paris, [1]L’Herne, 2007 « 

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